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Research Interests

Ma chute du Mur

November 9th, 2009 by Jean-Pierre Rousseau

        De journée en opération spéciales, nul n’échappera aujourd’hui au vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Et si, comme souvent, on peut être irrité par les aspects spectaculaires ou “people” de cette commémoration, il ne faut pas oublier ce que ce 9 novembre 1989 a représenté pour l’Histoire de l’Europe et du monde.
       Je me souviens très précisément de cette soirée.J’étais rentré la veille de Boston, où j’avais laissé l’Orchestre de la Suisse Romande et Armin Jordan achever une tournée est-américaine, et j’allais quelques jours plus tard les rejoindre à Barcelone où ils donneraient, dans le fameux Palau de la Musica, une oeuvre on ne peut plus adaptée aux circonstances, le War requiem de Britten !
       Nous avions emménagé depuis peu, avec ma petite famille, au 3e étage d’une belle maison sarde, en face de l’Hôtel de Ville de Thonon (pratique pour exercer ma fonction d’adjoint au Maire !). Une petite pièce était réservée à la télévision, que nos deux garçons, à l’époque âgés de 7 et 9 ans, consommaient sans trop de modération !
       Deux ans auparavant, nous avions reçu - et les garçons s’en souvenaient ce soir-là - deux amis roumains, médecins, qui étaient parvenus à se faire “inviter” comme touristes - alors que leur but était de participer à un important congrès médical mondial à Chamonix - et, de ce fait, à sortir pour la première fois de Roumanie ! Evidemment, nous avions abondamment parlé de la situation désastreuse du bloc de l’Est, et de la Roumanie en particulier. Ils avaient un moment hésité à rester à l’Ouest, où j’aurais pu sans trop de difficulté, les faire accepter comme réfugiés et leur trouver un poste, mais ils avaient craint de ne plus revoir leurs familles et de devoir, comme tant d’autres avant eux, couper définitivement les ponts avec leur patrie et leurs racines.
       Les événements de l’été 1989 - l’ouverture de la frontière hongroise et les dizaines de milliers d’Européens de l’Est qui avaient fui l’univers “radieux” qui les emprisonnait - m’avaient déjà fait espérer l’impensable, et avaient redonné une actualité plus vivace que jamais à nos conversations du printemps 1987 avec Florin et Horea.
       Vissé devant mon poste ce soir du 9 novembre 1989, c’est à eux que je pensais - les Roumains devront attendre la fin décembre 1989 pour connaître la fin de Ceaucescu -. A eux et à tous ceux que je connaissais derrière le Rideau de Fer. Comme ce jeune Hongrois de Budapest, avec qui j’avais, lycéen, correspondu pendant quelques années (c’était la mode, dans les années 1970, d’avoir des “correspondants” dans des pays étrangers - et j’en avais en Hongrie, en Pologne, en Roumanie, en URSS !). En 1973, j’avais eu la chance de faire un long périple en voiture de Paris à Bucarest, en passant par Munich, Salzbourg, Vienne… et Budapest. J’avais enfin rencontré mon “correspondant” hongrois, notre Peugeot n’était pas passée inaperçue dans les faubourgs terreux de Budapest. Nous devions nous revoir sur le chemin du retour de Roumanie, trois semaines plus tard. Lorsque nous arrivâmes devant la petite maison de bois, nous fûmes accueillis par une mère éplorée et un grand-père dévasté : le jeune homme avait, dans l’intervalle, été convoqué sur-le-champ par les autorités militaires et envoyé immédiatement faire son service à la frontière. Je n’ai plus jamais eu de nouvelles…
       Parmi les innombrables documents qui ont été publiés en rapport avec la chute du Mur de Berlin, il vaut le coup de revoir ou d’écouter deux concerts historiques, avec à chaque fois la 9e symphonie de Beethoven, devenue Ode à la Liberté.

 

 

 

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